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Origines du nom : la commune est mentionnée dans des documents datant du XIe siècle sous le nom de Salhus, du vieux français sals ou du latin salix, saule, arbre très commun en bord de Seine. Toutefois, l'étymologie reste incertaine, et le nom pourrait tout aussi bien dériver de saltus, qui désigne une région boisée, ou bien encore de salus, santé.
HISTORIQUE
L'exposition au sud, la fertilité des terrains alluvionnaires, les riches pâturages irrigués tout au long de l'année, la forêt toute proche est depuis toujours voué Sahurs à l'agriculture : vergers, élevages, etc. Ce village, qui s'étale sur 6 kilomètres, contraste avec La Bouille, sur l'autre rive de la Seine, à l'ombre, ramassée sur elle-même au pied des falaises et dont l'activité est essentiellement tournée vers le fleuve. Dès la Renaissance, la luxuriance de la nature attire à Sahurs seigneurs et bourgeois. En 1637, Anne d'Autriche est venue prier en la chapelle Notre-Dame-de-la Paix. En 1940, les travaux d'élargissement du méandre, trop étroit à cet endroit pour la navigation remontant vers Rouen, occasionnent la perte de vingt-deux maisons, dont quatre fermes. Le café du Passage disparaît, et la cale du bac est déplacée en amont. Sahurs reste aujourd'hui encore un petit bourg à caractère rural.
SAINT MAUR
Rue de Seine
Cette statuette conserve le souvenir de l'ancienne église de Sahurs, dédiée à saint Maur, qui a été détruite à la Révolution.
EGLISE SAINT SAUVEUR
Une étude archéologique récente, réalisée dans le cadre de la restauration de l’église Saint-Sauveur a démontré grâce à des datations au carbone 14 que la construction de cette église est comprise entre les années 740 et 1021, avec une grande homogénéité centrée sur l’extrême fin du IXème siècle et le début du Xème siècle.
Ces résultats font entrer Saint-Sauveur de Sahurs dans le corpus des églises préromanes de Normandie, à nef unique, sans transept, se terminant par un chevet plat ou en abside. Ces travaux s’ancrent dans une dynamique de recherche régionale sur les églises préromanes, déjà bien installé sur le territoire normand, élargissant le cadre géographique, Saint-Sauveur devenant à ce jour le premier édifice préroman daté par radiocarbone en Seine -Maritime.
MANOIR DE MARBEUF
1515
Façade nord
Pierre de Caumont et pan de bois, Rue de Seine
Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, et à son époque, la belle Diane de Poitiers, qui deviendra par la suite la favorite du roi Henri II, apprécient les chevauchées en forêt de Roumare. Le Sénéchal fait bâtir cette demeure, où, après les parties de chasse, il se plaît à recevoir ses amis. Le poète Pierre de Marbeuf et sa femme sont représentés en médaillon. Le manoir possède une des rares granges surélevées de la boucle de Roumare.
CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-LA-PAIX
1520
Manoir de Marbeuf, Rue de Seine
En 1637, Pierre de Marbeuf obtient que cette chapelle, de style gothique, soit baptisée Notre-Dame-de-la-Paix. Le pape Urbain VIII accorde à l'oratoire diverses indulgences, et la chapelle devient alors un lieu de prière et de dévotion. En cette même année 1637, Anne d'Autriche y forme un vœu pour la paix du royaume. Deux ans plus tard, enceinte de Louis Dieudonné, le futur Roi Soleil – ce qui fait dire à l'époque : « c'est Sahurs qui donne un roi à la France » -, elle fait don à la chapelle d'une Vierge d'argent du poids du dauphin, près de 6 kilos. La statue est donnée par son propriétaire à l'hôtel de la Monnaie de Rouen le 15 frimaire de l'an II. L'énorme pierre marquée aux armes de France, dite la « sauvegarde », est octroyée sur ordre de Louis XIII à Pierre de Marbeuf pour l'exempter du logement des troupes royales.
ANCIEN CHATEAU DE SOQUENCE
Fin du XVIe siècle
Pierre, Route de Soquence
Edifiée par Charles Gruchet, conseiller au parlement de Rouen, Soquence abrite une « maison de campagne » typique de la période de la Renaissance en Normandie. Le corps de logis, modeste ici, qui s'organise autour d'une cour centrale, adopte la forme traditionnelle en U : les ailes perpendiculaires sont réservées aux communs, et la partie centrale, découpée en son milieu par une grande arcade, s'ouvre sur une succession de terrasses exposées au sud et dévalant vers la Seine ; on parle à l'époque du « beau et fructueux vignoble de Soquence ».
FERME DU GRUCHET
XVIIIe siècle
Pierre et pan de bois
Si les bâtiments agricoles ont été modifiés au XIXe siècle, la maison principale est un intéressant témoignage de ce qu'a pu être l'habitat rural dans la vallée de la Seine.
LE SENTIER DU BORD DE L'EAU A SAHURS
1894
Peintre : Alfred Sisley
Huile sur toile, Musée des Beaux-Arts, Rouen
Alfred Sisley (1839-1899), l'un des représentants du groupe impressionniste affectionne les bords de Seine. Il excelle à rendre les irisations, qui font et défont les formes, les vibrations de la lumière, les effets de la pluie ou de neige et la fluidité de l'eau. « Je suis d'avis que c'est un maître égal aux plus grands (…) », écrit Camille Pissarro. Pourtant, malgré l'appui de collectionneurs, tel le Rouennais François Depeaux, qui l'invite dans sa demeure de la Bouille, Sisley attendra en vain la reconnaissance de ses contemporains.
CHATEAU DE TREMAUVILLE
Fin du XVIIIe siècle
Pierre, Route de Trémauville
Le château ouvre ses très nombreuses fenêtres sur la Seine.
CHATEAU DE SOQUENCE
1840
Architecte : Dusillon
Brique et pierre, Route de Soquence
Cette demeure néo-Renaissance a été élevée pour la famille de Bonneval, dont un ancêtre fut fait prisonnier à Pavie, en 1525, en même temps que François Ier.
Source : Le patrimoine des communes de Seine-Maritime - edition FLOHIC